Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/201

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la loi) dans cette ville, et de ce que je suis livré à la coupe, au jeu et au plaisir.

Puisque dans Hamâh le fleuve est ’àcy (un rebelle), comment n’imiterais-je pas sa rébellion, et comment ne boirais-je pas (le vin) pur et sans mélange ?

Et pourquoi ne chanterais-je point près de ces roues hydrauliques, de même qu’elles chantent ; et pourquoi ne l’emporterais-je pas sur elles à la danse, et ne leur ressemblerais-je pas dans l’action de puiser ?

Elles gémissent et versent leurs larmes ; et l’on dirait qu’elles se passionnent en voyant ces pleurs et implorent leur affection.

Un autre poëte a dit ce qui suit au sujet des mêmes roues hydrauliques, et en faisant usage de la figure appelée taourïah (allusion détournée) :

Une roue hydraulique (une amante) s’est attendrie à cause de la grandeur de ma faute, et de la demeure éloignée elle a aperçu ma visite.

Elle a pleuré par compassion pour moi, et ensuite elle a rendu manifeste son chagrin. Qu’il te suffise donc de savoir que le bois lui morne pleure sur le rebelle (al’âcy le rebelle, et le fleuve Oronte).