Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/30

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Quand nous fûmes arrivés à la ville de Wâcith, la caravane resta trois jours en dehors de la ville pour trafiquer. Il me vint à l’esprit de faire un pèlerinage au tombeau du saint Abou Tabhàs Ahmed arrifà’iy, qui se trouve dans un bourg appelé Oumm ’Obeidah, à la distance d’une journée de Wâcith. Je demandai au cheïkh Taky eddîn d’envoyer quelqu’un pour m’y conduire. Il fit donc partir avec moi trois Arabes des Bénou Açad, qui sont les habitants de cette contrée, et il me donna pour monture un de ses chevaux. Je partis sur le midi, et je passai cette nuit-là dans un enclos des Bénou Açad. Nous arrivâmes, vers le milieu du second jour, au Riwâk (portique, palais, etc.), qui est un grand monastère où se trouvent des milliers de fakîrs. Nous vîmes que le cheïkh Ahmed Coûdjec (le petit Ahmed) venait d’y arriver ; il est le petit-fils de l’ami de Dieu, Abou Tabbâs arrifà’iy, que nous allions visiter, et il avait quitté le lieu de sa résidence, dans l’Asie Mineure, pour faire un pèlerinage au sépulcre de son aïeul. C’est à lui qu’était échue la dignité de supérieur du Riwâk. Après