Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/70

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

discordes ont continué jusqu’à présent ; les deux sectes ne cessent pas de se combattre. On trouve à Isfahân des fruits en grande abondance. Parmi ceux-ci on remarque des abricots qui n’ont pas leurs pareils, et que l’on appelle du nom de Kamar eddîn ; les habitants les font sécher et les conservent ; on en rompt le noyau, qui renferme une amande douce. On distingue encore des coings, qui n’ont pas leurs semblables pour la bonté et pour la grosseur ; des raisins excellents et des melons d’une qualité admirable. Ces derniers n’ont pas leurs pareils dans tout l’univers, si l’on excepte le melon de Bokhâra et de Khârezm ; leur écorce est verte et leur chair rouge ; on les conserve, de même que les figues sèches dans le Maghreb, et ils sont d’une extrême douceur. Quiconque n’est pas accoutumé à en manger, est relâché les premières fois qu’il en goûte, et c’est ce qui m’arriva, lorsque j’en mangeai à Isfahân.

Les habitants d’Isfahân ont une belle figure ; leur couleur est blanche, brillante, mélangée de rouge. Leur qualité dominante est la bravoure ; ils sont, en outre, généreux, et