Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/72

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Je logeai à Isfahân dans un ermitage dont on attribue la construction au cheikh Aly, fils de Sahl, disciple de Djoneïd. Cet édifice est tenu en grande vénération ; les habitants de ces contrées s’y rendent, et regardent ce pèlerinage comme une source de bénédictions. On y trouve de la nourriture pour les voyageurs, et il possède un bain admirable, pavé de marbre, et dont les murailles sont revêtues de faïence de Kâchân. Il a été fondé dans des vues de bienfaisance ; et l’on n’exige aucune rétribution de personne pour y entrer. Le cheïkh de cet ermitage est le pieux, le dévot, le vertueux Kothb eddîn Hoceïn, fils du pieux cheïkh Wély Allah (l’ami de Dieu), Chems eddîn Mohammed, fils de Mahmoud, fils d’Aly, connu par le surnom d’Arredjà. Son frère était le savant, le moufti Chihâb eddîn Ahmed. Je séjournai auprès du cheïkh Kothb eddîn, dans cet ermitage, durant quatorze jours. Je vis des preuves de son zèle dans la dévotion, de son amitié pour les fakîrs et les malheureux, et de son humilité envers eux, qui me frappèrent d’admiration. Il me