Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/73

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témoigna la plus grande considération et me traita avec beaucoup d’hospitalité. Il me fit présent d’un beau vêtement ; et au moment même de mon arrivée dans l’ermitage, il m’envoya des mets, et trois melons de l’espèce que j’ai décrite il n’y a qu’un instant ; je n’en avais point encore vu, ni mangé.


MIRACLE DE CE CHEÏKH.

Il me visita un jour dans l’endroit de l’ermitage où j’étais logé, et qui dominait sur un verger appartenant au cheïkh. Les vêtements de celui-ci avaient été lavés ce même jour, et se trouvaient étendus dans le verger. Je vis parmi ceux-ci une tunique (djobbeh), blanche et doublée, que l’on appelle chez les Persans hezermikhy (vêtement de derviche). Cette robe me plut, et je dis en moi-même : « Je désirerais un pareil habit. » Lorsque le cheïkh fut entré dans ma chambre, il jeta les yeux dans la direction du jardin, et dit à quelqu’un de ses serviteurs : « Apportez-moi ce vêtement hezermîkhy. « On le lui apporta, et il me le fit revêtir. Je me