Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/87

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fit entrer dans son palais, et ordonna à ses femmes de le traiter avec respect, et de regarder sa présence comme une bénédiction. Le sultan renonça à la doctrine des Râfidhites, et écrivit dans ses provinces, afin d’ordonner que les habitants persévérassent dans la croyance orthodoxe des sunnites. Il fit des dons magnifiques au kâdhi, et le renvoya dans son pays, comblé de marques d’honneur et de considération. Il lui donna, entre autres présents, cent des villages de Djenikân. C’est une vallée (littéralement un fossé), entre deux montagnes, dont la longueur est de vingt-quatre parasanges, et qui est traversée par une grande rivière. Les villages sont rangés des deux côtés du fleuve, et c’est le plus bel endroit du territoire de Chîrâz. Parmi ses grandes bourgades, qui égalent des villes, est celle de Meïmen, qui appartient au même kâdhi. Au nombre des merveilles de ce lieu, nommé Djemkân, est la suivante : la moitié de cet endroit, qui est contiguë à Chîràz, et qui a une étendue de douze parasanges, est extrêmement froide ; la neige y tombe, et la plupart des arbres qui y croissent sont des