Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/178

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fort pressés, de sorte que le soleil ne pouvait pénétrer au travers. On eût dit que ce lieu était une des vallées de l’enfer ; que Dieu nous en préserve !

Quand j’arrivai à ces tentes, les trois femmes mirent pied à terre près du bassin, s’y plongèrent, dépouillèrent les habits et les bijoux qu’elles portaient, et en firent des aumônes. On apporta à chacune d’elles une grossière étoffe de coton non façonnée, dont elles lièrent une partie sur leurs hanches et le reste sur leur tête et leurs épaules. Cependant des feux avaient été allumés, près de ce bassin, dans un endroit déprimé, et l’on y avait répandu de l’huile de cundjut (cundjud), c’esl-à-dire de sésame, qui accrut l’intensité des flammes. Il y avait là environ quinze hommes, tenant dans leurs mains des fagots de bois mince. Avec eux s’en trouvaient dix autres, portant dans leurs mains de grandes planches. Les joueurs de timbales et de trompettes se tenaient debout, attendant la venue de la femme. La vue du feu était cachée par une couverture que des hommes te-