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Le savant et judicieux historien de l’Inde, Mountstuart Elphinstone, après avoir tracé le récit du règne de Mohammed ibn Toghlok châh, ajoute ces paroles : « Beaucoup de particularités concernant ce règne sont rapportées par Ibn Batoutah, natif de Tanger, qui voyagea dans toute l’Asie, et visita la cour de Mohammed vers l'année 1341, et qui n’a pu avoir aucun intérêt à farder la vérité, puisqu’il a écrit après son retour en Afrique. Il confirme, dans toute leur étendue, les récits des indigènes touchant les talents et les crimes du roi, et trace, de sa magnificence mêlée de ruine, un tableau absolument tel qu’on peut se le figurer, quand il s’agit d’un pareil souverain[1] ».

Notre intention n’est point de suivre pas à pas Ibn Batoutah dans la partie de son récit qui concerne l’Inde ; une pareille tâche nous entraînerait fort au delà des bornes qui nous sont prescrites ; elle n’aurait pas, d’ailleurs, une bien grande utilité au point de vue géographique, puisque, dans ce volume, nous ne faisons que conduire notre auteur jusqu’à Dihly, et qu’on n’y trouvera mentionnées qu’un assez petit nombre de localités. C’est surtout par ce qui regarde les régions centrales de la péninsule et les villes du littoral, que la relation de l’Inde, par Ibn Batoutah, se recommande aux géographes ; or ces différents morceaux sont réservés pour le prochain volume. L’intérêt de celui-ci est plus principalement historique. Nous devons donc nous attacher à signaler et à éclaircir, autant qu’il est en nous, les principaux points des annales de l’Inde dont il y est question.

  1. History of India, t. II, p. 66.