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et au soin des troupeaux, et vécurent-ils dans la retraite. Mais, après Nâssir eddin Rabâtchab (mort en 622 = 1225), ils ressaisirent par degrés le pouvoir, et arrachèrent le Sind aux sultans de Dihly. Firichtah parle d’un radjah de Tatta, qui s’appelait Habéchy, et qui appartenait à la peuplade des Soûmarah[1]. Plus loin, il atteste que les Zémîndârs du Sind étaient divisés en deux troupes appelées, l’une Soûmarah, et l’autre Satmah (alias Samma ou Soumana) ; qu’à la fin du règne de Mohammed Ibn Toghlok, grâce aux efforts et à l’aide des musulmans, la puissance passa de la famille des Soûmarah à celle des Satmah, qui donnait à son chef le nom de Djâm[2]. Enfin, dans son récit du règne de Mohammed ibn Toghlok[3], Firichtah rapporte que la peuplade des Soûmarah, laquelle habitait Tatta, avait donné asile à un rebelle. Un auteur persan du xvii siècle a mentionné une secte hindoue dont le nom et les usages offrent de grands rapports avec ceux des Sâmirah, dont parle notre auteur[4].


II.

A l’article de Dihly, dont il donne une description fort détaillée et pleine d’intérêt, Ibn Batoutah dit (p. 146) que cette ville fut prise par les musulmans dans l'année 584 (1188 de J. C.). Plus loin (p. 161), il répète la même date, en citant comme son garant le kâdhi suprême de l’Inde, à l’époque où il s’y trouvait.

  1. Page 613, lignes 4 et 3 a fine
  2. Tome II, p. 615.
  3. Tome I, p. 257.
  4. On peut voir ce passage du Dabistân, cité et traduit dans une note de M. Lee, p. 100.