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Il ajoute même qu’il l’a vue retracée sur le mihrâb (chœur ou autel) de la grande mosquée de Dihly. Mais nous devons faire observer qu’un auteur persan qui vivait dans la première moitié du xiiie siècle, et dont le témoignage a été admis par Firichtah, atteste que Dihly a été conquise par Kothb eddîn Aïbec, en l’année 588 seulement (1192 de J. C.[1]).

Ibn Batoutah consacre plus de cinquante pages à retracer l’histoire des souverains de Dihly, depuis Kothb eddîn Aibec, jusqu’à Mohammed ibn Toghlok chah, sous le règne duquel il visita l’Inde. Nous avons eu soin de comparer son récit avec ceux de l’auteur des Thabakâti Nâssiry, de Khondémîr (dans son Habib assiyer) et de Firichtah, et nous l’avons généralement trouvé d’accord avec ces écrivains. Mais comme il ne donne pas une seule date, et qu’on pourrait être embarrassé, dans la lecture de cette partie de son ouvrage, par ce défaut d’indications chronologiques, nous croyons devoir insérer ici un tableau offrant l’époque de l’avènement de tous les empereurs de Dihly antérieurs à Mohammed ibn Toghlok[2].

  1. Thabakâti Nâssiry, ms. persan 13, Gentil, fol. 291 r° et 300 v° ; Firichtah, t. 1, p. 102, lig. 5, et 106, ligne 15.
  2. Pour dresser le tableau suivant, nous avons fait usage des trois historiens persans cités plus haut ; nous avons de plus mis à profit un savant travail de M. Edward Thomas (On the coins of the patan sultans of Hindustan, London, 1847, avec un supplément, ibidem, 1802), qui a rectifié, à l’aide des médailles, plusieurs des dates données par Firichtah. (Voy. surtout les pag. 41, (45, 122 et 129.) Nous devons faire observer que, dans son premier travail (p. 37, note), M. Thomas a fait dire à Ibn Batoutah une chose qui ne se trouve pas dans notre auteur. Il s’agit de la mort de Nâssir eddîn, fils de Balaban et gouverneur du Bengale, mort