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Nous ne croyons pas nécessaire d’indiquer les différences de détail qui existent entre le récit d’Ibn Baloutah, et ceux des historiens persans, la plupart plus récents[1]. Outre que ces différences ne sont généralement pas d’une grande importance, elles ont été en partie signalées par M. Lee, dans ses notes[2]. Le même savant a eu soin de faire remarquer d’autres points sur lesquels notre auteur est parfaitement d’accord avec Firichtah[3]. Il nous serait facile de multiplier ces rapprochements. Mais nous croyons qu’il suffit, pour faire sentir toute l’importance du récit d’Ibn Batoutah, de rappeler que celui-ci a puisé ses renseignements sur les lieux mêmes, et qu’il cite comme son principal garantie grand juge de l’Hindoustan.

D’ailleurs, il est probable que, pour ce qui concerne les événements accomplis depuis la mort du sultan Balaban, c’est-à-dire pendant la période d’environ un demi-siècle qui précéda son entrée dans l’Inde, Ibn Batoutah a pu en recueillir les détails de la bouche de témoins oculaires. Il lui arrive plus d’une fois de rapporter les propres paroles de témoins de cette espèce[4]. Un détail qui peut prouver combien notre auteur a été, en général, exactement informé, c’est ce qu’il ajoute (p. 178)

  1. Alminhâdj ibn Sirâdj Aldjoûzdjâny, auteur des Thabakâti Nâssiry, écrivait en 1259 ; Khondémîr mourut en 1534, et Firichtah vivait encore en 1626.
  2. Voyez p. 113 et 118. Nous devons faire observer que le fils de Chems eddîn Altmich, qui fut mis à mort par l’ordre de son frère Rocn eddîn, s’appelait Kothb eddîn et non Mo’izz eddîn, comme le dit Ibn Batoutah (p. 166). (Cf. les Thabakâli Nâssiry, fol. 325 r° et Firichtah, t. I, p. 116, ligne avant-dernière.)
  3. Voyez p. 119, n. 3 ; 120, n. 2 ; 124, n. 2 et 3, et, surtout, p. 129, 130.
  4. Voyez p. 193 et 213.