Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/306

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ainsi que les jeunes garçons, au service du jardin et de ses bâtisses ; il avait l’habitude de dire : « Je ne serais pas satisfait de les voir manger mes aliments sans servir à rien. » Une fois j’avais une dette, pour laquelle ou me poursuivait ; il me dit plus tard : « J’en jure par Dieu, j’avais l’intention d’acquitter la dette en ta faveur ; mais mon âme (ma cupidité) ne me l’a pas permis, et ne m’a pas encouragé à cette action. »


ANECDOTE.

Un jour il me raconta ce qui suit : « Je sortis, dit-il, de Bagdad, en compagnie de trois autres individus (l’un de ceux-ci était son ami Mohammed, fils d’Aboû Accharafy) ; nous étions à pied et n’avions avec nous aucune provision. Nous nous arrêtâmes près d’une source d’eau, ou fontaine, dans un village, et l’un de nous trouva une drachme dans la source. Nous dîmes : « Que ferons-nous de cette petite pièce d’argent ? » Nous nous décidâmes à acheter du pain avec cela, et envoyâmes un de nous quatre pour faire cette emplette ; mais le boulanger du village se refusa de lui vendre