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DU MEURTRE COMMIS PAR LE SULTAN SUR SON PROPRE FRÈRE.

Le sultan avait un frère du nom de Maç’oùd khân, dont la mère était fille du sultan ’Alà eddin. Ce Maç’oùd était une des plus belles créatures que j’aie jamais vues dans ce monde. Le monarque le soupçonna de vouloir s’insurger contre lui ; il l’interrogea à ce propos, et Maç’oùd confessa, par crainte des tourments. En effet, toute personne qui nie les accusations de cette sorte, que le sultan formule contre elle, est de nécessité mise à la torture, et la plupart des gens préfèrent mourir que d’être torturés. Le souverain fit trancher la tête de son frère au milieu de la place, et le corps resta trois jours abandonné dans le même endroit, suivant l’usage. La mère de Maç’oùd avait été lapidée deux années auparavant, juste en ce lieu ; car elle avait avoué le crime de débauche ou d’adultère. Celui qui l’a condamnée à être lapidée ç’a été le juge Camâl eddîn.