Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/333

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et plus tard il le nomma juge à Ouarangal, où il mourut. Il exila Chihâb eddîn à Daoulet Abâd, et l’y laissa pendant sept années ; puis il le fit revenir, il l’honora et le vénéra. Il ie mit à la tête du Diouân almostakhradj « le bureau du produit de l’extorsion », c’est-à-dire celui des reliquats ou arriérés des agents, qu’on leur extorque par la bastonnade et par les tourments. Le souverain considéra de plus en plus Chihâb eddîn ; il ordonna aux émîrs d’aller lui rendre hommage dans sa demeure, et de suivre ses conseils. Nul n’était au-dessus de lui dans le palais du sultan.

Lorsque le souverain se rendit à sa résidence située au bord du Gange, qu’il y bâtit le château appelé Sarg Doudr « la porte du ciel », ce qui veut dire : « semblable au paradis », et qu’il commanda au peuple de construire des demeures fixes en cet endroit, le cheïkh Chihâb eddîn sollicita de lui la permission de continuer à rester dans la capitale. Le sultan lui assigna pour séjour un lieu inculte et abandonné, à six milles de distance de Dihly. Chihâb eddîn y creusa une vaste grotte, dans l’intérieur de laquelle il cons-