Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/344

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uns, en fit frapper d’autres ; il leur extorquait chaque jour vingt mille pièces d’or, et cela durant quelque temps : il finit par prendre tout ce qu’ils possédaient. On leur trouva beaucoup d’argent et de choses précieuses ; l’on cite, entre autres, une paire de sandales incrustées de perles et de rubis, qui furent vendues pour sept mille pièces d’or. On dit qu’elles appartenaient à la fille du cheikh Hoûd ; d’autres prétendent qu’elles étaient à une de ses concubines.

Lorsque le cheïkh fut fatigué de toutes ces vexations, il s’enfuit, et désira de se rendre dans le pays des Turcs ; mais il fut pris. ’Imâd almolc en informa le sultan, qui prescrivit de le lui envoyer, de même que celui qui l’avait arrêté, tous les deux comme des prisonniers. Quand ils furent arrivés près du souverain, il mit en liberté l’individu qui avait saisi le cheïkh Hoûd, et dit à celui-ci : « Où voulais-tu fuir ? » Le cheikh s’excusa comme il put ; mais le sultan lui répondit : « Tu voulais aller chez les Turcs ; tu voulais leur dire que tu es le fils du cheïkh Béhâ eddîn Zacariyyâ ; que le sultan de l’Inde t’a fait telle et telle chose ;