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DU SOULÈVEMENT DU FILS DE SA TANTE PATERNELLE, ET DE CE QUI SE RATTACHE A CE SUJET.

Le sultan Toghlok avait un neveu, fils de sa sœur, appelé Béhâ eddîn Cuchtasb (Hyslaspe), qu’il avait nommé commandant d’une province. Quand son oncle fut mort, il refusa de prêter serment à son fils ; c’était un brave guerrier, un héros. Le souverain envoya contre lui des troupes, à la tête desquelles se trouvaient de puissants émîrs, comme le roi Modjîr, ainsi que le vizir Khodjah Djihân, qui était le commandant en chef. Les cavaliers des deux côtés s’attaquèrent, le combat fut acharné et les deux armées montrèrent un grand courage. Enfin les troupes du sultan l’emportèrent, et Béhâ eddîn s’enfuit chez un des rois hindous nommé le râï Canbîlah « raïa ou râdja ». Le mot râï chez ces peuples, de même que chez les chrétiens, veut dire roi. (L’auteur fait sans doute allusion aux Espagnols, et à leur terme rey.) Quant à Canbîlah, c’est le nom du pays