Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/374

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avec de la cavalerie. Il envoya dire au prince hindou de le lui livrer, mais ce dernier refusa, en disant : « Je ne livrerai pas mon hôte, quand bien même le résultat devrait être, à mon égard, pareil à ce qui est arrivé au roi de Canbîlah ». Cependant Hoûchendj eut peur pour lui-même ; il expédia un message au sultan, et ils convinrent que celui-ci retournerait à Daoulet Abâd ; que Kothloû khân, précepteur du sultan, resterait pour que Hoûchendj reçût de lui des sûretés, et se rendît chez Kothloû khân avec un sauf-conduit. Le sultan partit, et Hoûchendj s’aboucha avec le précepteur, qui lui promit que le monarque ne le tuerait pas et n’abaisserait en rien son rang. Alors il sortit avec ses biens, sa famille, ses gens, et alla trouver le sultan ; celui-ci se réjouit de son arrivée, il le contenta et le revêtit d’une robe d’honneur.

Kothloû khân était un homme de parole, on se confiait à lui, et l’on avait foi dans l’accomplissement de ses promesses. Il jouissait d’un grand crédit chez le sultan, qui le vénérait ; toutes les fois qu’il entrait près du souverain, celui-ci se levait pour l’honorer. C’est à cause de cela que