Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/389

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et dit : « Je ne quitterai pas ’Aïn almolc jusqu’à ce que je l’aie conduit en présence du vizir, ou bien je mourrai auparavant. » Ils le laissèrent, et Ibrahim mena l’émir à Khodjah Djihân.

Au matin j’étais occupé à regarder les éléphants et les drapeaux qu’on amenait devant le sultan, lorsqu’un individu de l’Irâk vint à moi et me dit : « On a déjà saisi ’Aïn almolc, qui se trouve maintenant au pouvoir du vizir. » Je ne le crus pas ; mais, peu d’instants après, je vis arriver le roi Témoûr, i’échanson ; il me prit la main et me dit : « Réjouis-toi, on s’est emparé de ’Aïn almolc, et il se trouve chez le vizir. » Sur ces entrefaites, ie souverain se dirigea vers le quartier du rebelle, sur le Gange ; nous étions avec lui, et les soldats pillèrent tout ce qui s’y rencontrait. Une grande partie des troupes de ’Aïn almolc se précipitèrent dans le fleuve et se noyèrent. On prit Dâoud, fils de Kothb almolc, le fils du roi des marchands et un grand nombre de gens avec eux ; on s’empara des trésors, des chevaux et des effets. L’empereur campa près du passage du fleuve, et le