Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/42

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tourner qu’après de grands efforts. Quelqu’un me dit que ce marché était peu fréquenté le vendredi, parce qu’on ferme ce jour-là le marché de la Kaïçârieh (bazar) et d’autres marchés. Je montai à cheval le vendredi, et je me dirigeai vers la mosquée cathédrale et le collège.

Cette ville fait partie des états du sultan Uzbec, qui y a placé un puissant émir nommé Kothloûdomoûr. C’est cet émir qui a construit le collège et ses dépendances ; la mosquée a été bâtie par sa femme, la pieuse princesse Torâbec. On voit à Khârezm un hôpital, auquel est attaché un médecin syrien connu tous le nom d’Assahioûny, qui est un adjectif relatif dérivé de Sahioûn, nom d’une ville de Syrie.

Je n’ai pas vu, dans tout l’univers, d’hommes meilleurs que les habitants de Khârezm, ni qui aient des âmes plus généreuses ou qui chérissent davantage les étrangers. Ils observent, dans leurs prières, une coutume louable que je n’ai point remarquée chez d’autres peuples : cette coutume consiste en ce que chaque moueddhin des mosquées de Khâ-