Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/43

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rezm fait le tour des maisons occupées par des voisins de sa mosquée, afin d’avertir ceux-ci d’assister à la prière. L’imâm frappe, en présence de toute la communauté, quiconque a manqué à la prière faite en commun : il y a un nerf de bœuf, suspendu dans chaque mosquée, pour servir à cet usage. Outre ce châtiment, le délinquant doit payer une amende de cinq dinars, qui est appliquée aux dépenses de la mosquée, ou employée à nourrir les fakîrs et les malheureux. On prétend que cette coutume est en vigueur chez eux depuis les temps anciens.

Auprès de Khârezm coule le fleuve Djeïhoûn (Oxus), un des quatre fleuves qui sortent du Paradis. Il gèle dans la saison froide, comme le fleuve Itil (Volga). On marche alors sur la glace qui le recouvre, et il demeure gelé durant cinq mois. Souvent des imprudents ont osé le passer au moment où il commençait à dégeler, et ils ont péri. Durant l’été, on navigue sur l’Oxus, dans des bateaux, jusqu’à Termedh, et l’on rapporte de cette ville du froment et de l’orge. Cette navigation prend dix jours à quiconque descend le fleuve.