Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/421

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parvint au vizir, qui ordonna de l’inhumer dans un ermitage qu’il avait fondé au dehors de la porte nommée Derouâzeh Bâlem, tout près du tombeau de notre cheïkh Ibrâhîm alkoûnéouy : nous l’y enterrâmes. Le vizir écrivit au sultan à ce sujet, et il en reçut une réponse le soir du second jour. Pourtant il y avait, entre le lieu où le sultan se trouvait alors à la chasse et la capitale, la distance de dix jours de marche.

Il est d’usage, chez les Indiens, de se rendre au tombeau du mort le matin du troisième jour après son enterrement. Ils placent Lout autour de la tombe des tapis, des éloffes de soie, et, sur la sépulture même, des fleurs, qu’on trouve dans l’Inde pendant toutes les saisons. Ce sont, par exemple, des jasmins, des tubéreuses ou fleurs jaunes (arnica nocturna) , des reïboûls, dont la couleur est blanche, et des roses musquées ou églantines. Celles-ci sont de deux sortes : les unes sont blanches, et les autres jaunes. Ils ornent aussi le tombeau de branches d’orangers et de citronniers avec leurs fruits ; si ces derniers manquent, ils en attachent avec des