Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/423

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rân récitèrent quelques versets avec leurs belles voix. Le juge se leva, il fit l’oraison funèbre de l’enfant décédée, et ensuite l’éloge du souverain. L’assistance ayant entendu son nom, tout le monde fut debout et s’inclina ; on s’assit de nouveau, et le juge fit une très-belle prière. Le chambellan et ses compagnons prirent des barils d’eau de rose, et ils en répandirent sur les individus présents ; ils distribuèrent à la ronde des coupes pleines d’une boisson préparée avec le sucre candi, et après cela, le bétel. Enfin, on apporta onze robes d’honneur, pour moi et pour mes compagnons.

Le chambellan monta à cheval, et nous en fîmes autant avec lui, pour nous rendre au palais du sultan, où nous nous inclinâmes devant le trône, selon l’usage. Je retournai chez moi, et, à peine arrivé, on m’apporta des mets de la part de la mère du souverain ; il y avait de quoi remplir ma maison et les logements de mes camarades. Ceux-ci mangèrent tous ; il en fut ainsi des pauvres ; pourtant, il resta les pains ronds, les pâtisseries et le sucre candi. Ces restes servirent encore durant plusieurs jours, et tout cela fut fait par ordre du sultan.