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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/424

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Quelque temps après, les pages de la Maîtresse de l’univers vinrent de son palais chez moi avec un palanquin ; c’est une sorte de litière qui sert pour transporter les femmes, et très-souvent aussi les hommes. Il ressemble à un trône, ou lit d’apparat, et sa partie supérieure est en tresses de soie ou de coton, surmontées d’un bois (ou bâton pour passer les rideaux), pareil à celui qui se trouve chez nous sur les parasols. Ce bois est recourbé, et il est fait avec la canne de l’Inde (bambou), pleine et compacte. Huit hommes, divisés en deux moitiés, sont occupés tour à tour à porter un de ces palanquins : quatre se reposent, et quatre le portent sur leurs épaules. Ces véhicules, dans l’Inde, font le même office que les ânes en Égypte ; la plupart des gens vont et viennent par leur moyen. Celui qui possède des esclaves se fait voiturer par eux ; celui qui n’en a pas loue des hommes pour le porter. On trouve toujours un petit nombre de ceux-ci dans la ville, qui stationnent dans les marchés, à la porte du sultan, et même aux portes des citadins, pour se louer. Les palanquins qui sont à l’usage des femmes sont