Aller au contenu

Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/463

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

donne dans ce pays-là à ce que nous appelons, nous, thaïfoûr (pluriel, thaïafir), « assiette creuse, plat, gamelle ». On les mit devant lui, et on les découvrit ; le sultan dit : « Je te demandais le nom de ceci », et il prit dans la main le plat qui contenait cette pâtisserie. Je lui répondis : « On l’appelle la pâtisserie ronde ou orbiculaire. » Il en saisit une autre sorte, et dit : « Quel est le nom de celle-ci ? » Je repris : « On la nomme les petites bouchées du juge. » Il y avait en présence du souverain un négociant qui est un des cheïkhs de Bagdad, connu sous le nom d’Assâmarry, et soi-disant de la postérité d’Abbâs, dont le Dieu très-haut soit satisfait ; il est très-riche, et le sultan l’appelle « mon père », Cet homme éprouva un sentiment d’envie à mon égard, il voulut me faire honte, et dit : « Ces pâtisseries ne sont point les petites bouchées du juge, mais les voici. » Il saisit un morceau de celles nommées pénis du cheval. Il y avait, vis-à-vis de ce cheïkh, le roi des favoris, Nâssir eddîn alcâfy alharaouy, qui le plaisantait souvent devant le souverain, et qui s’écria : « Ô khodjah « négociant, etc. » tu mens, et le juge dit vrai. » Le