Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/465

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


DU DÉPART DU SULTAN DE DIHLY, ET DE L’ORDRE QU’IL M’A DONNÉ DE CONTINUER À RÉSIDER DANS LA CAPITALE.

Le neuvième jour de djoumâda premier, le sultan partit de Dihly pour se rendre dans la contrée de Ma’bar, et pour combattre le rebelle de ce côté. Je m’étais déjà acquitté envers mes créanciers, je m’étais préparé pour le voyage, et avais déjà payé le salaire pour neuf mois aux porteurs des ustensiles de cuisine, aux valets, aux porteurs des tentes et à ceux qui tiennent les flambeaux. Nous avons parlé précédemment de tous ces individus. Mais l’ordre me fut signifié de rester dans la capitale, ainsi que plusieurs autres personnages ; le chambellan prit de nous un engagement écrit à ce sujet, pour s’en servir comme de preuve. Tel est l’usage dans l’Inde, par crainte que l’individu averti ne nie d’avoir reçu l’ordre. Le sultan me fit donner six mille dinars en drachmes, et au fils du juge du Caire, dix mille. Il en fut de même pour tous les personnages illustres (les étrangers), qui durent rester à Dihly ; quant aux nationaux, ils ne touchèrent rien. Le souverain m’ordonna d’être tou-