Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/57

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la ville de Hamâh, en Syrie, et lui réclama son argent. Or il avait vendu à terme les marchandises qu’il avait achetées avec cette somme. Il fut honteux de ne pouvoir payer son créancier, entra dans sa maison, attacha son turban au toit, et voulut s’étrangler. Mais la mort ayant tardé à l’atteindre, il se rappela un changeur de ses amis, l’alla trouver et lui exposa son embarras. Le changeur lui prêta une somme avec laquelle il paya le marchand.

Lorsque je voulus partir de Khârezm, je louai des chameaux et j’achetai une double litière (cf. t. I, p. 404). J’avais pour contre-poids, dans un des côtés de cette litière, ’Afif eddîn Attaouzéry. Mes serviteurs montèrent quelques-uns de mes chevaux, et nous couvrîmes les autres avec des housses, à cause du froid. Nous entrâmes dans le désert qui s’étend entre Khârezm et Bokhâra, et qui a dix-huit journées d’étendue. Pendant ce temps, on marche dans des sables entièrement inhabités, si l’on en excepte une seule ville. Je fis mes adieux à l’émir Kothloùdomoûr, qui me fit don d’un habit d’honneur, ainsi que le kâdhi. Ce dernier sortit