Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/65

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causée par les Tatars, dans l’Irak, vingt-quatre mille savants. Il ne reste plus de toute cette classe que moi et cet homme, désignant du geste le fils de son frère. »

Mais revenons au récit de notre voyageur.

Nous logeâmes, dit-il, dans le faubourg de Bokhâra, nommé Feth Abâd « le séjour de la victoire », où se trouve le tombeau du cheïkh, du savant, du pieux et dévot Seïf eddîn albâkharzy ; cet homme était au nombre des principaux saints. L’ermitage qui porte son nom, et où nous descendîmes, est considérable. Il jouit de legs importants, à l’aide desquels on donne à manger à tout venant. Le supérieur de cet ermitage est un descendant de Bâkbarzy ; c’est le pèlerin, le voyageur Yahia albâkharzy. Ce cheïkh me traita dans sa maison, et y réunit les principaux habitants de la ville. Les lecteurs du Coran firent une lecture avec de belles voix ; le prédicateur fit un sermon, et on chanta des chansons turques et persanes, d’après une méthode excellente. Nous passâmes en cet endroit une nuit admirable, et qui peut compter parmi les plus merveilleuses. J’y rencontrai le jurisconsulte,