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VOYAGES

[texte arabe]

vizir passait, il lui jetait sur les pieds une pièce de soie ou de coton. Les esclaves du ministre s’en emparaient, ainsi que des cauris placés sur sa route. Le vizir s’avançait à pied, couvert d’une ample robe en poil de chèvre, de fabrique égyptienne, et d’un grand turban. Il portait en guise d’écharpe une serviette de soie ; quatre parasols ombrageaient sa tête, et ses pieds étaient couverts de sandales. Tous les autres assistants, sans exception, avaient les pieds nus. Les trompettes, les clairons et les timbales le précédaient ; les soldats marchaient devant et derrière lui, poussant tous le cri de : Dieu est très-grand, jusqu’à ce qu’ils fussent arrivés au lieu de la prière.

Quand elle fut terminée, le fils du vizir prêcha ; puis on amena une litière dans laquelle le ministre monta. Les émîrs et les autres vizirs le saluèrent, en jetant des pièces d’étoffe selon la coutume. Auparavant le grand vizir n’était pas monté dans une litière, car les rois seuls agissent ainsi. Les porteurs l’enlevèrent alors, j’enfourchai mon cheval et nous entrâmes au palais. Le ministre s’assit dans un endroit élevé, ayant près de lui les vizirs et les émîrs. Les es-