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Page:Ibn Khaldoun - Histoire des Berbères, trad. Slane, tome 1.djvu/376

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HISTOIRE DES BERBÈRES

entre Fez, Sofrouï et Miknaça (Mequinez), on trouve encore un reste de ses descendants.

Les Medîouna, enfants de Faten et frères des Maghîla et des Matmata, demeuraient tous dans la province de Tlemcen, dont ils occupaient la partie qui s’étend depuis la montagne appelée encore aujourd’hui Djebel-beni-Rached jusqu’à celle qui s’élève au midi d’Oudjda et qui porte leur nom. Ils parcouraient, en nomades, les plaines et les autres localités de cette région. Du côté du sud-est, ils avaient pour voisins les Beni-Iloumi et les Beni-Ifren ; à l’occident, ils avaient les Miknaça, et entre eux et la mer, les Koumïa et les Oulhaça.

Parmi leurs hommes illustres, on distingue particulièrement Djerîr-Ibn-Masoud, chef qui les commanda à l’époque où ils prirent part à la révolte d’Abou-Hatem et d’Abou-Corra.

Un grand nombre des Mediouna passa en Espagne lors de la première invasion de ce pays, et ils y devinrent très-puissants. Hilal-Ibn-Abzïa, un de leurs émirs, embrassa le parti de Chakïa-el-Miknaci[1] et se révolta à Ste-Marie (Albarracin), contre Abd-er-Rahman-ed-Dakhel ; mais, ayant ensuite fait sa soumission, il obtint de ce prince un brevet qui le constituait chef des Medîouna. Son autorité s’étendait sur les Berbères établis dans l’orient de l’Espagne et dans Ste-Marie. Nabeta-Ibn-Amr, un de ses parents, lui succéda.

Lors de la conquête du Maghreb central par les Beni-Toudjîn et les Beni-Rached, tribus zenatiennes, les Medîouna étaient fort réduits en nombre et en puissance ; aussi furent-ils expulsés des campagnes de cette contrée par les envahisseurs et forcés à se retirer dans les châteaux qu’ils possédaient à Mont-Tecala et à Mont-Medîouna. L’impôt vint alors les frapper, et l’adversité les poursuivit au point qu’il n’en reste dans ces localités qu’un faible débris, s’occupant exclusivement de travaux agricoles. Il s’en trouve aussi quelques restes au milieu des autres tribus et confondues avec elles. Entre Fez et Sofrouï on rencontre une fraction des Medîouna qui vit dans le voisinage des Maghîla et sous leur protection.

  1. Quelques pages plus loin l’auteur parle de Chakïa.