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Page:Ibn Khaldoun - Histoire des Berbères, trad. Slane, tome 1.djvu/377

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LES KOUMÏA — BENI-FATEN.

Les Koumïa, nommés dans les temps anciens les Satfoura, sont enfants de Faten et frères des Lemaïa et des Matghara. « Ils forment trois branches desquelles dérivent toutes les familles de cette tribu. Ces branches sont : les Nedroma, les Saghara et les Beni-Iloul. Des Nedroma sortirent les Nefouta, les Harça, les Ferda, les Hefana et les Ferana ; les Beni-Iloul se partagèrent en Mecîfa, en Outîoua, en Hebîcha, en Hîouara et en Oualgha ; les Saghara formèrent les tribus de Matîla et Beni-Hobacha[1]. C’est aux Nefouta qu’appartenait le célèbre généalogiste, Hani Ibn-Masdour-Ibn-Meris-Ibn-Nefout. » Voilà ce que les livres [des Berbères] donnent pour certain.

La tribu des Koumïa habitait le pays maritime du Maghreb central, aux environs d’Archgoul et de Tlemcen. Formidables par leur nombre et leur bravoure, ils devinrent une des plus puissantes d’entre les tribus almohades, tant à cause de leur promptitude à seconder le mouvement des Masmouda en faveur du Mehdi que de leur zèle à propager la doctrine unitairienne qu’enseignait cet imam. Ils eurent surtout l’avantage de former la tribu à laquelle appartenait Abd-el-Moumen, le compagnon et successeur du Mehdi. En effet, Abd-el-Moumen faisait partie des Beni-Abed, famille distinguée de cette tribu. « Il était fils d’Ali, fils de Makhlouf, fils de Yala, fils de Merouan, fils de Nasr, fils d’Ali, fils d’Amer, fils d’El-Amir, fils de Mouça, fils d’Abd-Allah, fils de Yahya, fils d’Ourzaïgh, fils de Satfour. » C’est par cette filiation que les historiens de l’empire almohade le font remonter à Satfour ; puis ils ajoutent : « Satfour était fils de Nefour, fils de Matmat, fils de Houdedj, fils de Caïs, fils de Ghailan, fils de Moder » ; et l’un de ces auteurs assure que cette généalogie fut copiée sur une note de la main d’Abou-Mohammed-Abd-el-Ouahed-el-Makhlouê, fils de Youçof, fils d’Abd-el-Moumen. À cette occasion nous rappellerons que nous avons déjà rejeté comme fausse la généalogie qui fait descendre les Berbères de Caïs-Ghailan : les noms assignés aux ancêtres d’Abd-el-Moumen montrent que c’est une pure fabrication : on n’y trouve que

  1. La plupart de ces noms sont altérés.