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Page:Ibn Khaldoun - Histoire des Berbères, trad. Slane, tome 1.djvu/572

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APPENDICE.

de faire disposer une maison pour sa réception, lui annonçant qu’il se proposait d’y attendre le retour du messager qui venait d’être expédié à Baghdad. Il arriva au Caire peu de temps après Ibn-el-Gadîm, et s’étant établi dans l’hôtel d’Ibn-el-Djassas, il fit loger les gens de sa suite dans différentes maisons de la ville. Après y être resté huit jours, il partit pour se rendre à Baghdad ; mais arrivé à Ramla [en Palestine], il s’aperçut que ses principaux officiers l’avaient abandonné et qu’un de ses pages s’était enfui avec une somme de cent mille pièces d’or. Ce jeune homme retourna en Égypte et obtint une place parmi les parmi les pages d’En-Noucheri. Zîadet-Allah écrivit à la cour de Baghdad pour s’en plaindre, et il obtint un ordre par lequel En-Noucheri fut invité de renvoyer tous les rétardataires auprès de leur maître. S’étant ainsi fait rendre ses compagnons et ses pages, il se mit en route pour Racca, d’où il écrivit au vizir, Ibn-el-Forat, le priant d’obtenir pour lui du khalife El-Moctader-Billah la permission de se présenter à la cour. Pour réponse, il reçut l’ordre de rester à Bacca, en attendant la décision du khalife. Il y demeura un an, et s’y vit, enfin, abandonné de ses officiers et frustré dans tous ses projets. Il avait emmené avec lui quelques eunuques d’une grande beauté, et comme il s’amusait, pendant son séjour à Racca, à boire du vin et à entendre de la musique, le magistrat chargé de la police (mokteceb) adressa une plainte contre lui au cadi et amena une fille qui déposa avoir vu Zîadet-Allah se livrer à des débauches honteuses avec ces eunuques. Par suite de cette déclaration, le cadi l’obligea de les vendre. Après avoir employé tous les moyens de sollicitation afin d’obtenir la permission d’aller voir El-Moctader, Zîadet-Allah rentra en Égypte où il trouva En-Noucheri et Ibn-Bestam. Le khalife avait écrit à ces fonctionnaires de mettre des troupes à la disposition de Zîadet-Allah et de lui fournir, sur les revenus de l’Égypte, assez d’argent pour entretenir cette armée jusqu’à sa rentrée en Maghreb, afin qu’il pût aller se venger de sa défaite et recouvrer son royaume. Il fit son entrée au Caire avec deux épées suspendues au côté. En-Noucheri le conduisit alors hors de la ville et lui dit de se tenir prêt à partir, puisqu’il allait bientôt recevoir