voulaient emmener en captivité. Pendant plusieurs jours ils se tinrent prêts à partir à la moindre alerte ; mais le revers qu’ils craignaient ne leur arriva pas, parce qu’il n’y avait plus alors dans Tripoli un homme de cœur et de courage. A la fin, ils entrèrent en pourparlers avec les musulmans du voisinage au sujet du rachat de la ville, et, moyennant cinquante mille pièces d’or, ils remirent la place entre les mains du seigneur de Cabes, Abou-’l-Abbas-Ahmed-Ibn-Mekki, qui avait emprunté la plus grande partie de cette somme aux musulmans du Djerîd. Ceci eut lieu en l'an 755 [1] (1354).
Les fils de Thabet se rendirent à Alexandrie, où ils s’occupèrent du commerce jusqu’à la mort d’Ahmed-Ibn-Mekki. A la suite de cet événement qui eut lieu en 766 (1364-5), Abd-er-Rahman, fils d’Ahmed-Ibn-Mekki, prit le commandement. Abou-Bekr, fils de Mohammed-Ibn-Thabet, se rappela alors les scènes de sa jeunesse, la demeure de ses aïeux, et nolisa plusieurs bâtiments chrétiens, dans lesquels il fit monter ses partisans et les affranchis de son père. En l'an 771 (1369), il bloqua avec sa flotte le port de Tripoli, pendant qu’une foule de brigands arabes, dont il avait acheté les services, accourut pour le soutenir. Ayant rassemblé de plus les habitants du littoral et des villages voisins, il emporta la ville de vive force. Abd-er-Rahman se réfugia chez les Aulad-Morghem-Ibn-Saber, et resta sous leur protection jusqu’à ce qu’ils trouvèrent l’occasion de le conduire en lieu de sûreté, auprès de son oncle Abd-el-Mélek, seigneur de Cabes.
Devenu maître de Tripoli, Abou-Bekr-Ibn-Thabet reconnut la souveraineté d'Abou-’l-Abbas, sultan de Tunis et fit célébrer la prière au nom de ce monarque dans toutes ses mosquées. Jusqu’à sa mort, qui eut lieu en 792 (1390), il ne cessa de cultiver la bienveillance du sultan en lui payant un tribut et en lui envoyant des cadeaux dignes d’être offerts à un grand. prince.
Son pupille et neveu, Ali-Ibn-Ammar, lui succéda. Le com-
- ↑ Voy. p. 52 de ce volume