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PROLÉGOMÈNES


lieu desquelles s’élève la barrière de Gog et Magog[1]. Ces montagnes s’étendent obliquement vers l’orient; de ce côté, ainsi que du côté de l’occident, elles ont pour limites l’élément humide et elles coupent deux segments le cercle qui entoure la terre habitable[2].

La partie découverte de la terre occupe, dit-on, à peu près la moitié du globe; la partie habitée n’en occupe que le quart et se divise en sept climats. L’équateur s’étend de l’occident à l’orient et partage la terre en deux moitiés. Il traverse la partie la plus allongée de la terre et forme le plus grand des cercles qui entourent le globe, de même que le zodiaque et la ligne équinoxiale sont les plus grands cercles de la sphère céleste.

Le zodiaque se partage en trois cent soixante degrés; un degré de la surface terrestre a une longueur de vingt-cinq parasanges; la parasange P. 75. se compose de douze mille coudées, formant trois milles, car le mille a quatre mille coudées de longueur; la coudée se partage en vingt-quatre doigts; le doigt a pour mesure six grains d’orge alignés les uns à côté des autres, dos contre ventre.

La ligne équinoxiale est dans le même plan que l’équateur; entre elle et chacun des deux pôles il y a quatre-vingt-dix degrés. La partie habitée du monde s’étend depuis l’équateur jusqu’au soixante-quatrième degré de latitude septentrionale. Au delà tout est désert et sans habitants, à cause de l’extrême froid et de la glace. La partie de la terre située au sud de l’équateur est aussi entièrement déserte[3]; mais c’est par l’effet de la chaleur. Plus loin nous expliquerons toutes ces matières.

Les auteurs qui ont décrit la partie habitée du monde, ses limites, ce qu’il renferme de villes, de centres de population, de montagnes, de fleuves, de déserts et de sables, Ptolémée, par exemple, dans son
  1. Voy. Iagiouge et Magiouge dans la Bibl. or. de d’Herbelot, et ci-après dans la description du sixième climat.
  2. Voy. la copie du planisphère d’Idrîci qui se trouve dans la traduction de la Géographie d’Aboul’féda, par M. Reinaud, t. I, p. 120.
  3. Ceci est en contradiction avec ce que l’auteur dit plus loin.