Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome I.djvu/24

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XVI PROLÉGOMÈNES

nesse de son fils Abou Bekr Mohammed fut entourée de la même protection et comblée des mêmes bontés. La mort de l'émir Abou Zé- kérïa, événement qui eut lieu à Bône en l'an 6^7 (1249 ^^ J- C.), ne diminua en rien la prospérité dont il jouissait : El-Mostancer Mo- hammed, fds et successeur d'Abou Zékérïa, le maintint dans la belle position qu'on lui avait faite. Le cours du temps amena ensuite les changements qui lui sont ordinaires : El-Mostancer mourut en 676 (1277 de J. C), et son fds Yahya (El-Ouathec) lui succéda; mais l'émir Abou Ishac arriva d'Espagne, où il s'était réfugié du vivant de son frère El-Mostancer \ et se rendit maître de l'Ifrîkiya, après avoir déposé son neveu. Ce nouveau souverain confia à notre aïeul les fonctions d'émir el-achjhal (ministre des finances), avec les mêmes attributions que celles des grands officiers alinohades chargés précé- demment de remplir cette charge. Ainsi il avait le droit de nommer les percepteurs, de les destituer et de leur faire rendre leurs comptes (par l'emploi de la torture). Abou Bekr s'acquitta de ces devoirs d'une manière distinguée. Plus tard, quand le sultan Abou Ishac en- voya à Bougie son iils et successeur désigné, Abou Farès, il lui assi- gna comme premier ministre [hadjeb) notre grand-père Mohammed (fils d'Abou Bekr^), qui ensuite donna sa démission et retourna à la ca- pitale. L'imposteur Ibn Abi Omara s'étant emparé de (Tunis) , siège de l'empire hafside, emprisonna Abou Bekr, et, lui ayant arraché toutes ses richesses par femploi des tortures, le fit étrangler dans le lieu où on favait enfermé^. Le sultan Abou Ishac, accompagné de ses fils et de notre grand-père Mohammed, fils d'Abou Bekr, se ren- dit à Bougie, où il espérait trouver un refuge; mais, arrivé dans cette ville, il fut mis aux arrêts par son propre fils, Abou Farès. Celui-ci sortit ensuite à la tête des troupes, emmenant ses frères avec lui, et marcha contre le prétendant, qui se faisait passer pour El-Fadl, fils

d'unvillage, d'un territoire ou d'une Iribu. ' VoyezVHist. des Berbers, t. II, p.34i

Ces espèces de gratifications se nommaient et suiv. 876 et suiv. ictâ B découpure. » Les ictâ en terres deve- ^ Ihid. 1. 1, p. 379.

naient quelquefois héréditaires. ' Ibid.p. 384, Sga.

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