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198 PROLÉGOMÈNES

séquent, un agent spirituel. Cet agent est en contact avec tous les êtres de ce monde , parce qu'ils forment des catégories dont les unes sont en contact avec les autres. On l'appelle l'âme perceptive , source du mouvement'. Au-dessus d'elle doit nécessairement se trouver un être avec lequel elle est en contact et qui lui communique les facultés de la perception et du mouvement. Cet être supérieur a pour qualités essentielles la perception pure, l'intelligence sans mélange. C'est là le monde des anges. De là résulte nécessairement qu'il y a dans l'âme ^ (de l'homme) une prédisposition à se dépouiller de la nature hu- maine pour se revêtir de la nature angélique, afin de se trouver réellement dans la catégorie des anges. Cela arrive quelquefois, pen- dant l'espace d'un clin d'œil , mais l'âme doit d'abord avoir donné une perfection réelle à son essence spirituelle. Nous reviendrons sur ce P. 175. sujet. L'âme est en contact avec les catégories qui avoisinent la sienne, ainsi que cela arrive aux êtres disposés par classes. Pour elle , cet état de contact a deux côtés, l'un supérieur, l'autre inférieur. Par celui-ci elle touche au corps, par l'entremise duquel elle acquiert les perceptions recueillies par les sens, et qui la dispose à devenir une intelligence en acte. Par le côté supérieur elle touche à la caté- gorie des anges et obtient ainsi les connaissances fournies par la science (divine) et celles du monde invisible. En effet, la connaissance des événements existe dans les intelligences angéliques^ en dehors du temps. Tout cela s'accorde avec l'idée que nous avons déjà exprimée au sujet de l'ordre régidier qui règne dans l'univers, ordre qui s'est établi par le contact mutuel des êtres au moyen de leurs natures et de leurs facultés.

L'âme humaine, celle dont nous venons de parler, est invisible, mais ses influences se montrent d'une manière évidente dans le corps. On peut dire que le corps et ses parties, combinées ou isolées, sont des instruments à l'usage de l'âme et de ses facultés. Comme parties

' «i^o-ll jji-iulL (Voy. ci-après, p. 200, ^ A la place de i^—jfj 3 (leurs essences),

note 2.) je lis Aï^^linj' avec Tédilion de Boulac et

  • Pour ^Jj^\, lisez , j«Jul). un des manuscrits de Paris.

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