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D'IBN KHALDOUN. 280

quatrième génération'. » Cela démontre aussi que, dans la généa- logie d'une famille, quatre générations suffisent pour en achever la noblesse et la considération. Nous lisons dans le chapitre du Kitab el-Aghani où se trouve l'histoire d'Owaïf el-Caouafi ^, que Kisra (Nou- schirwan) demanda à Noman (son phylarque arabe) si, parmi les tri- bus arabes, il y en avait qui surpassassent les autres en illustration. Cet officier ayant répondu affirmativement, le roi voulut savoir en quoi consistait cette illustration. Noman lui répondit en ces termes : « La tribu est déjà noble qui a eu successivement pour chefs le père, le fils et le petit-fils; si le commandement passe ensuite à l'arrière- petit-fils, rien ne manque à l'illustration de cette tribu. » Or c'était de sa propre tribu et de sa propre famille qu'il voulait parler. Le roi, ayant ordonné des recherches, apprit que les seules familles jouis- sant de cet avantage étaient celle de Hodeïfa Ibn Bedr el-Fezari, de la tribu de Caïs; celle de Hadjeb Ibn Zorara, de la tribu de ïemîm; celle de Dou '1-Djeddeïn, famille cheïbanide, et celle d'El-Achâth Ibn Caïs, de la tribu de Kinda. Kisra fit venir ces chefs, avec tous ceux qui en dépendaient, et chargea une assemblée déjuges d'apprécier leurs droits. Hodeïfa s'y présenta d'abord ; El-Achâth vint ensuite, vu sa pa- renté avec Noman; après lui on introduisit successivement Bestam Ibn Caïs le Cheïbanide, Hadjeb Ibn Zerara et Caïs Ibn Acem. Tous ces chefs prononcèrent des discours d'un style très-élégant, et le roi déclara que chacun d'eux était un véritable seigneur, digne de la position qu'il occupait. L'illustration de ces familles devint prover- biale parmi les Arabes, et ne le céda qu'à celle des Beni-Hachem '.

Vulgate qui le donné. Cela me fait croire deïfa Ibn Bedr el-Fezari. On lui donna le

qu'Ibn Khaldoun avait entre les mains sobriquet d' Owa|/'e?-Cao(ta/(, c'est-à-dire,

une traduction arabe du Pentateuque faite le petit Aouf aux rimes, parce qu'il s'était

sur le texte même de la Vulgate. vanté, dans un de ses poèmes, de bien

' Exode, XX, 5 trouver les rimes. Il était contemporain

' Aouf, fils de Moaouîa, fils de Hisn, du célèbre El-Haddjadj.

appartenait à une des plus nobles familles ' La famille dont Mohammed faisait

de l'Arabie, puisqu'il comptait au nombre partie. Hachem était son bisaïeul, de ses aïeux un chef très-renommé, Kho-

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