D'IBN KHALDOUN. 317
que celui-ci peut se passer du campagnard tant qu'il ne recherche pas les choses qui lui sont d'une nécessité secondaire, ou qui peuvent contribuer à son bien-être'. Un peuple qui continue à habiter le pays ouvert sans être parvenu à fonder un empire, ou à conquérir des villes, ne saurait se passer du voisinage d'une population urbaine. P. 277. 11 doit travailler pour les citadins , se conformer aux ordres et aux réquisitions de leur gouvernement. Si la ville est commandée par un roi, les gens de la campagne s'humilient devant la puissance du mo- narque. Si elle n'a pas de roi, elle doit avoir pour la gouverner un chef ou bien une espèce de conseil formé de citoyens qui se sont emparés du pouvoir; car une ville sans gouvernement ne saurait prospérer. Ce chef détermine les habitants de la campagne à lui obéir et à le servir. Leur soumission peut être volontaire ou contrainte. Dans le premier cas, elle s'obtient par de l'argent, et par le don de ces objets de première nécessité qu'une ville seule peut fournir. Un peuple campagnard dont on achète ainsi les services ne cesse de pros- pérer. Dans le second cas, le chef de la ville, s'il est assez puissant, emploie la force des armes contre les insoumis, ou bien il travaille à semer la désunion parmi eux et à s'y faire un parti, à l'aide duquel il pourra réussir à les dominer tous. Ils font alors leur soumission pour éviter la destruction de leurs propriétés. S'ils voulaient aban- donner celte localité pour en occuper une autre, ils ne pourraient guère effectuer leurs projets, car ils trouveraient ordinairement que celle-ci est déjà tombée au pouvoir d'un peuple nomade qui est bien décidé à la garder. Dans l'impossibilité de trouver un asile, ils doivent se résigner à subir l'autorité de la vdle; ils ne peuvent que se soumettre et obéir. Dieu est le maître absolu de ses créatures; il est le Seigneur unique, le seul être adorable.
' Voyez la note à la fin du volume.
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