Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome I.djvu/526

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

402 PROLÉGOMÈNES

phète, autant qu'on le sache, n'avait jamais placé Ali sous les ordres de qui que ce fût, tandis qu'Abou Bekr et Omar avaient fait partie de deux expéditions, l'une commandée par Osama Ibn Zeïd et l'autre par Amr Ibn el-Aci. » Tout cela suffit aux yeux des Chîïtes pour dé- montrer qu'Ali fut désigné pour être khalife, à l'exckision de tout autre individu. De ces textes, les uns sont inconnus (aux musulmans orthodoxes) et les autres ne se prêtent pas à l'interprétation qu'on leur donne.

Quelques-uns de ces sectaires croient que chacun des textes et des indications dont il s'agit montre qu'Ali fut désigné comme imam di- rectement et personnellement et que ses successeurs furent désignés de la même manière. Les imamiens, tel est le nom de cette secte ', rejettent les deux cheïkhs (Abou Bekr et Omar), parce qu'ils n'avaient pas laissé le suprême commandement à Ali et qu'ils ne lui avaient pas prêté le serment de fidélité, ainsi que ces textes l'exigeaient. Ils at- taquent même leur droit à l'imamat. Nous ne relèverons pas les in- jures que les plus exaltés du parti ont lancées contre ces khalifes; les Chîïtes ont blâmé ces invectives autant que nous le faisons.

Selon d'autres Chîïtes, ces textes désignent Ali par ses qualités distinctives et non pas d'une manière directe et personnelle; aussi (disent-ils), on peut se tromper sur l'individu quand on a mal com- P. 357. pris son signalement. Ceux-ci sont les Zeïditcs; ils ne rejettent pas les deux cheïkhs et ils ne font aucune difficulté de les reconnaître pour imams; mais Ali, selon leur avis, avait plus de droits à l'imamat qu'eux. «L'imamat du préféré (disent-ils) est valide, bien qu'un pré- férable existe. "

Les Chîïtes ne s'accordent pas entre eux sur les individus auxquels le droit à l'imamat^ passa successivement à partir de la mort d'Ali. Quelques-uns enseignent que, par suite d'une déclaration spéciale (d'Ali), l'imamat s'est transmis successivement aux fds de Fatema (Ha- cen et Hoceïn). Plus loin nous reparlerons de cette opinion. On désigne

Après j-^yi^ , insérez 1^ ce chapitre , l'auleur emploie ce terme

Le texte porte le khalifat, mais, dans dans le sens d'imamat.

�� �