Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome I.djvu/527

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

D'IBN KHALDOUN.

��403

��ces sectaires par le nom dUmamiens, parce qu'ils enseignent, comme articles de foi, que Timam doit être connu ^ et qu'il doit être régu- lièrement désigné (par son prédécesseur). Telle est la base de leur doctrine. Une autre de ces sectes fait passer l'imamat aux descendants de Fatema, mais à la condition que les Cbîïtes choisissent parmi eux la personne qui doit exercer cette charge. Ils exigent encore que l'imam soit savant, habitué à une vie austère, généreux, brave et prêt à faire valoir ses droits les armes à la main. On appelle ces sectaires Zeïdiens, du nom de Zeïd, fils d'AH, fils d'El-Hoceïn le sibf^. Zeïd, dans une dis- cussion avec son frère Mohammed el-Baker, maintenait que l'imam était obligé de faire valoir sa cause par la force des armes. EI-Baker lui objecta que , d'après ce principe , leur père Zeïn ^ el-Abedîn n'avait pas été imam, puisqu'il n'avait jamais pris les armes ni pensé à les prendre. Il lui reprocha aussi d'avoir appris de Ouacel Ibn Atâ * la doctrine des Motazelites. Les imamiens eurent une controverse avec Zeïd au sujet de l'imamat des deux cheikhs, et, comme il le déclara valide et ne nia pas leur droit à cet office, ils répudièrent [rafed] son autorité et cessèrent de le compter au nombre des imams. On les nomma rafeditcs (récusants) pour cette raison.

D'autres Chîïtes font passer l'imamat d'Ali à l'un ou à l'autre de ses fils, les deux sibts; car ils ne sont pas d'accord sur ce point; puis ils l'attribuent à Mohammed, fils (d'Ali et) d'El-Hanefiya , frère des précédents; puis aux enfants de celui-ci. On les appelle Keïça- niens, du nom de Reïçan, affranchi du fils d'El-Hanefiya.

��' Littéral, n la connaissance de l'imam -, » ce qui me paraît signifier que le vrai croyant doit savoir qui est son imam. En professant cette doctrine, ils voulaient sans doute se distinguer des partisans de l'imam caché. (Voyez ci-après, p. 4o4, 4o5.)

" Le mot JoA.", sibt, signifie « petit-iils né de la fille , » de même que le mot tN^à^ , hafîd, désigne le «petit-fils né du fils, n El-Hacen et El-Hoceïn étaient les sibt de

��Mohammed, puisqu'ils étaient fils de sa fille Fatema. Les Chîïtes paraissent avoir employé le mot sibt dans le sens d'imam.

' Pour o>Jj , lisez ^;. — Ali, fils d'El- Hoceïn, fils d'Ali, gendre de Mohammed, mourut l'an 9A de l'hégire (712-713 de J. C).

' Fondateur de la secte hérétique des Motazelites. Il mourut en i3i (748-7^9 deJ. C).

5i.

�� �