Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome I.djvu/594

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MO PROLEGOMENES

des lois qui réglaient les intérêts de la communauté. Le Cohen, chargé des affaires de la religion et libre des tracas de la politique, occupait un rang qui le plaçait au-dessus de ces fonctionnaires. A la suite de cette organisation, l'esprit national se fortifia, les forces qui condui- sent à la royauté' se développèrent franchement, et le peuple juif en- leva aux Chananéens le territoire de Jérusalem , pays que Dieu , parlant par la bouche de Moïse, leur avait assuré comme héritage. Us eurent alors à repousser les attaques des peuples de la Palestine, des Chana- néens, des Armen^, des Edomites, des Ammonites et des Moabites. Pendant environ^ quatre cents ans, ils combattirent sous les ordres de leurs cheikhs, dont aucun ne fut tenté d'usurper l'autorité suprême. Fatigués enfin de cette lutte prolongée contre tant de peuples, les Israélites demandèrent à Dieu , par l'entremise de Samuel, un de leurs prophètes, la permission de se donner un roi. Saiil, à qui on déféra l'autorité royale, subjugua plusieurs peuples, et Goliath, roi des Philistins, perdit la vie. Après Saùl, la royauté passa à David. Sous le règne de Salomon, successeur de David, l'empire juif devint très- redoutable; il s'étendit à travers le Hidjaz jusqu'aux frontières du Yé- raen et (de l'autre côté) il touchait aux limites du territoire grec. Après la mort de Salomon, les (douze) tribus brisèrent les hens qui P. 417. les retenaient ensemble et s'organisèrent en deux nations distinctes, résultat inévitable de l'esprit de parti dans tous les empires. Une de ces nations, composée de dix tribus, occupait le territoire de Naplouse; le siège de leur empire était Sébaste (Samarie), ville qui, depuis le temps de Bokht-Nasar (Nabuchodonosor), est restée en ruines; l'autre, formée par les tribus de Juda et de Benjamin*, possédait Jérusalem.

' Lisez ciUJj i^pJI o-àj^j. se Ht ainsi : J-^ J [3 y^.r^ \^\o<^\ o-jl^

' Le mot /Irmen désigne ordinairement joUJL jj^j-ilL ^^y.J^^\^ ij^aif IjIa^>^

les Arméniens; mais ici l'auteur paraît ^^><w•^J 1^5 îiygj ijU.), c'est-à-dire : «Une

l'avoir employé pour désigner les Amor- d'elles, composée de dix tribus, était dans

rhéens. la Mésopotamie et à Mosul; l'autre, ap-

' Après j^, insérez |^. partenant aux tribus de Juda et de Ben-

' Dans deux de nos manuscrits et dans jamin, possédait Jérusalem et la Syrie.»

l'édition de Boulac, le passage précédent

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