Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome II.djvu/197

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DIBN KHALDOUN.

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��digne de loi. EI-Beïhaki' fait observer que cette tradition n'a été rap- portée que par Ibn Klialed. Selon le Hakcm, Ibn Kbaled est un per- sonnage inconnu, h'isnad de celte tradition offre des variantes; tan- tôt on donne la tradition telle que nous l'avons présentée, ainsi que l'a fait, dit-on, Mohammed Ibn Idrîs es-Cliafeï\ et tantôt on dit que ces paroles du Prophète furent rapportées par Mohammed Ibn Kha- led d'après Abban, qui les -avait apprises d'El-Hacen (el-Basri), qui les attribuait au Prophète, sans nommer l'intermédiaire par lequel il les avait reçues. El-Beïhaki a dit, en reprenant la leçon de Mo- hammed Ibn Khaled : « C'est un personnage dont on ne sait rien, et qui donna celte tradition sur l'autorité d' Abban, qui l'avait apprise d'Abou Aïyacli, traditionnistc qu'on laisse maintenant de côté, qui la tenait d'ElHacen (El-Basri), qui l'attribuait au Prophète; Yisnad en est donc interrompu. En somme, la tradition est faible et dé- rangée. » Quel([ues personnes ont dit que les mots : Point de Mehdi, excepté Eïça, doivent s'entendre de la manière suivante : Aucun enfant au berceau^ n'a parlé excepté Eïça^. Ils interprètent ainsi la tra- dition, afin qu'on ne la cite pas pour prouver qu'il y aura un Mehdi et pour empêcher qu'on ne la combine avec d'autres traditions (pour arriver à cette conclusion)." Au reste, la tradition de Djo- reidj^ nous oblige à repousser celle-ci, et encore d'autres tout aussi étranges.

��' Voyez la i" partie, p. 20, note 2.

' Mohammed Ibn Idrîs es-Cliafeï , fon- dateur d'une des quatre écoles de jurispru- dence etde théologie orthodoxes, mourut au vieux Caire l'an ao4 (820 de J. C).

Pour L$i>~*-1', lisez is-^l , avec le manuscrit C et l'édition de Boulac. Le mot mehdi, pris comme participe, signifie di- rigé; mais , si on le prend comme un adjec- tif dérivé du nom mehd «berceau,» il si- gnifie étanl au berceau. Il parait ([ue certains docteurs ont attribué à ce mot le sens d'en- fant qui parle étant encore au berceau.

��* Ou lit dans le Coran (sour. iii, vers. Al) :«II (Jésus) parlera aux hommes, étant enfant au berceau. »

^ Variantes, f.y^, Djoreldj ; «Sj-~=. So- reïh. Les copistes et les éditeurs paraissent avoir ignoré le véritable nom de ce per- sonnage et la tradition qu'on lui attribue, .l'ai consulté le Sahih d'El-Bokhari dans l'espoir de trouver la tradition dont il s agit, mais je n'ai pas pu la rencontrer. J'ai cherché inutilement les noms DJoreîh, Djoreïdj et Soreih, dans les dictionnaires biographiques des Compagnons et des tra-

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