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230 PROLÉGOMÈNES

Bekr), dixième roi de celle dynaslie, fail menlion, en ces lermes, de Mohammed, frère de ce prince :

Ensuite (viendra) Abou Abd Allah (Mohammed), son frère.

Le manuscril original donne à ce personnage le lilre d'el-Ouetthab [l'assaillant)^. Cependanl ce prince ne régna pas après son frère, bien qu'il en eût nourri l'espoir jusqu'à la fin de ses jours.

Un autre de ces poëmes [melhama) maghrébins est une melâba attri- buée à (un nommé) El-Houcheni; il est écrit en langue vulgaire et dans une espèce de mètre qui est usité au Maghreb seulement. En voici le commencement :

Laisse couler mes larmes^, qui débordent; les pluies peuvent s'arrêter, mais (mes larmes) ne s'arrêteront jamais.

Elles ont rempli les lits des rivières, pendant que toi, ô femme! tu remettais (toujours notre rendez-vous) et que tu me trompais.

Tout le pays (en) est abreuvé; et les temps sont comme tu le sais.

Tu laisses écouler l'été, l'hiver, la saison des fruits^ et le printemps.

Ayant reconnu la justice de mes plaintes, elle* (me) dit : « Laisse-moi pleurer, et qui m'excusera ? »

Va! prends des mesures (pour lutter) contre ces malheurs^; la génération ac- tuelle est dure et insensible comme le marbre^.

Dans le Maghreb el-Acsa on apprend par cœur ce poëme, qui est d'une longueur considérable; mais il est, en toute probabilité, une pièce forgée à plaisir, car il ne renferme pas une seule prédiction

��' Dans les manuscrits et dans les deux éditions imprimées , le texte de ce passage, commençant par le manuscrit original, etc. est placé de manière à représenter le second hémistiche du vers précédent. C'est là une faute de copiste ; la mesure s'y op- pose.

' Pour (it/«.sL) , lisez (jji-o^L.

' Ls-^'^ est une altération vulgaire du mot <^\j3.

  • Litléral. « il. » La subslilulion du genre

��masculin au genre féminin est très-usitée dans la poésie arabe.

' Littéral. « ces temps. »

' Ces vers sont écrits dans un style telle- ment barbare qu'à peine peut-on les com- prendre. Les manuscrits fournissent un grand nombre de variantes , dont aucune ne me paraît satisfaisante. Dans l'édition du Caire , le même morceau se présente avec beaucoup de changements , sans qu'il soit plus intelligible.

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