Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome II.djvu/237

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

D'IBN RHALDOUN. 229

hafside) fit mettre à mort ^ L'individu dont il s'agit ici était natif de Tunis, où il exerçait le métier de tailleur. La réputation qu'il s'était acquise l'a fait confondre avec (son homonyme) le traditionniste. » Feu mon père me récitait quelquefois des passages de cette melhama, et je m'en rappelle encore plusieurs morceaux. En voici l'exorde :

Mon excuse (se trouve) dans la perfidie de la fortune (ou du temps) versatile, qui trompe par son brillant éclat.

Dans un autre passage, que je donne ici, l'auteur parle de (Abou Yahya Ibn) Ei-Lihyani, le neuvième roi de Tunis^:

Il fera partir un des chefs de son armée et il restera là (à Tripoli) en obser- vation.

Le chcïkh (Abou'1-Bacâ Khaled, souverain de Tunis) recevra de ses nouvelles; puis il s'avancera comme un chameau galeux ^.

(Son adversaire) tiendra une conduite pleine de justice; c'est là une bonne politique pour celui qui veut se concilier (les cœurs).

Dans le passage suivant, l'auteur indique, à grands traits, l'état dans lequel se trouverait la ville de Tunis :

Ne vois-tu pas que les dernières traces (de l'ordre public) ont disparu et qu'on P. igS n'y respecte plus les hommes revêtus de dignités?

Fais à la hâte tes préparatifs de voyage; dis adieu aux monuments de Tunis et pars;

Car il y aura un désastre qui enveloppera dans le même sort l'innocent et le coupable.

J'ai vu, dans le Maghreb, une autre pièce renfermant des prédic- tions concernant les Hafsides, famille qui règne à Tunis. L'auteur, après avoir donné des indications sur le célèbre sultan Abou \ahya (Abou

' Ibn el-Abbar, rhislorien espagnol et ^ \oyGi\' Histoire des BerbA.U, p. 438

auteur du dictionnaire biographique d'il- el suiv.

lustres Espagnols inlitnlé Te/imila, (ut mis ' Le sultan Abou '1-Bacâ, n'osantpas se

à mort l'an 658 (1260 de J. C). (Voy. Vllist. mettre à la tète de l'armée pour combattre

^es Berb. t, II , p. 3^7 de la Irad. française.) son rival , abdiqua le trône.

�� �