Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome II.djvu/249

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D'IBN KHALDOUN. :>4l

jours une vive résistance cl que, grâce à ses murailles, elle peut sou- tenir un assaut sans avoir besoin de beaucoup de combattants ni d'un corps de troupes régulièrement organisé. Un tel corps ' est nécessaire sur un champ de bataille, parce qu'il s'y tient ferme et sert de point de ralliement aux combattants qui reculent après avoir chargé, et se prêtent ensuite un soutien mutuel. Mais, derrière des murailles, on reste à son poste, et la ville n'a pas besoin d'un grand nombre de combattants ou d'un fort corps d'armée. Donc une ville qui sert de refuge aux ennemis du nouvel empire suffit pour tenir en échec le peuple qui vise à tout conquérir, et pour interrompre le progrès de sa domination.

Aussi, quand les tribus dont ce peuple se compose voient dans leur territoire une grande ville , elles s'empressent de l'ajouter à leurs autres conquêtes, afin de prévenir le mal qu'elle pourrait leur causer. S'il n'y a pas là une ville, elles se trouvent obligées, par la nécessité des choses, d'en fonder une, afin d'assurer d'abord la prospérité de l'empire et d'avoir un lieu où elles puissent déposer leurs bagages; puis de mettre un obstacle aux entreprises de leurs propres bandes et hordes, dans le cas où celles-ci voudraient montrer de farrogance ou de l'insoumission. Il résulte de ces observations que la conquête p. joô. d'un empire oblige le vainqueur à s'établir dans des grandes villes et même à s'en emparer; mais c'est Dieu qui est toujours vainqueur dans ce qu'il entreprend. [Coran, sour. xii, vers. 21.)

Les grandes villes' el les édifices très-élevés n'ont pu êlre construits que par des rois

très-puissants '.

Nous avons déjà* dit^ cela en parlant des édifices et d'autres mo- numents laissés par les empires, et nous avons avancé que leiur gran-

Après tS^.it , insérez tSyiiJ' ^j^. lion dans le même ouvrage, p. 5i8 et suiv.

Pour (jt>il (j , lisez (ji>J>\ y! fj. J'ai adopté cette traduction, en y faisant

Ce chapitre et le suivant ont été pu- quelques modilicalions

bliés par M. de Sacy, dans son Abdallatif, " Pour l<^t, lisez os y

p. 562 el suiv. Il en a donné la traduc- ' Voyez la première partie, p. Sâg.

Prolégomènes. — ii. 3i

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