Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome II.djvu/263

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D'IBN RHALDOUN.

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��et place '. Ismaël construisit une maison sur l'emplacement de la Caaba , qui devait lui servir de résidence, et l'entoura d'une clôture de doani '^, dans l'intérieur de laquelle il parquait ses troupeaux. Abraham vint plusieurs fois de la Syrie pour voir son fds, et, lors de sa der- nière visite, il reçut de Dieu l'ordre de bâtir la Caaba dans ce clos. Il consti'uisit cet édifice avec l'aide de son fds Ismaël, et somma alors tous les hommes de venir y faire le pèlerinage'. Ismaël continua à demeurer dans cette maison, et, lorsque sa mère Agar fut morte, il l'y enterra. Dès lors il resta au service de la (Caaba) jusqu'à ce que Dieu lui enlevât la vie. Il fut enterré à côté de sa mère. Ses Gis, se- condés par leurs oncles maternels, les Djorbémides, continuèrent à avoir soin de la maison (sainte). Les Araalécites remplacèrent ensuite les Djorbémides dans ce service*, et les choses continuèrent long-' temps dans cet état. On y venait des diverses parties du monde : P. a 17. tous les peuples de l'univers^ s'y rendaient, non-seulement les des- cendants d'Ismaël, mais aussi les hommes des autres races, tant ceux qui demeuraient dans les contrées lointaines que ceux qui ha- bitaient les pays voisins. On rapporte que les Tobba (rois du Yémen) allaient en pèlerinage à la maison (sainte) et lui témoignaient une grande vénération; on dit aussi qu'un de ces princes [nommé Kiar Asaad Abou Koub^] revêtit la Caaba d'un voile et d'étoiles rayées

��' Notre auteur a réuni dans son His- toire antéislamite toutes les notions que les musulmans possèdent au sujet d'Abra- ham , d'Ismaël et d'Agar.

' Doum est le nom arabe du palmier à éventail, ou palmier nain, le chamœrops Immilis des botanistes.

^ Voyez, sur cette légende, l'Essai sur l'histoire des Arabes de M. Caussin de Per- ceval , t. I, p. 17a.

' .Selon Cotb ed-dîn en-Nehrewali , dans son Histoire de la Mecque (p- 4i du texte arabe publié par M. Wûstenfeld), la mai- son sainte, reconstruite par les Djorbé-

��mides, fut détruite, et les Amalécites de la Mecque la rebâtirent de nouveau. Il cite, pour ses autorités, Masoudi , El-Azraki et une tradition qui remonte à Ali Ibn Abi Taleb.

' Les mots ^ if)^^ "^ *'^ liouvenl ni dans les mss.C et D, ni dans l'édition de Boulac.

° Cette phrase oHre encore un exemple de la construction assez singulière que j'ai déjà signalée dans la première partie , p. 386 , noie 2.

' Il faut lire ^Lj-j', Tibban, a la place de y^^ , Kiar, et <->yi, Kéreb, à la place

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