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D'IBN KHALDOUN. 21

a autant de lacunes ^ (dans la troupe). Il n'y a que les commis écri- vains qui pourront y mettre ordre. Etablissez-donc un divan. » Omar demanda ce que ce mot désignait, et, quand il en eut compris la si- gnification, il donna l'ordre à Akîl, fils d'Abou Taleb, à Makhrema, fils de Naufel, et à Djobeïr Ibn Motâem, d'en organiser un. Ces trois hommes, qui étaient du petit nombre des Coreïcbides sachant écrire, dressèrent le divan (la liste) de toutes les troupes musulmanes, par ordre de familles et de tribus. Ils commencèrent par les parents du Prophète, ensuite ils passèrent aux parents de ceux-ci, et ainsi de suite. Telle fut l'origine du divan de l'armée. Ez-Zohri ^ rapporte, sur l'autorité de Saîd Ibn el-Moseïyeb ^, que cela eut lieu dans le mois de moharrem de l'an 20 (décembre-janvier 64o-64i de Jésus- Christ).

Quant au bureau [divan) de la contribution foncière et des im- pôts, il resta, après la promulgation de l'islamisme, tel qu'il était au- paravant. Dans les bureaux de l'Irâc, on employait la langue persane, p. 18. et dans celui de la Syrie, la langue grecque [roumiya); les écrivains étaient des sujets tributaires , appartenant à l'une ou à l'autre de ces nations. Lors de l'avènement d'Abd el-Melek Ibn Merouan, le kha- lifat était devenu un empire, et le peuple avait renoncé aux usages grossiers de la vie nomade pour s'entourer de tout l'éclat de la civili- sation, qui se développe dans la vie sédentaire ; les Arabes, sortis de leur étal d'ignorance primitive, s'étaient exercés dans l'art de l'écri- ture, de sorte que, parmi eux et parmi leurs affranchis, il se trouva de bons calligraphes et des calculateurs habiles. Pour cette raison, le khalife Abd el-Melek donna à Soleïman Ibn Saad, gouverneur de la province du Jourdain, l'ordre de faire traduire du grec en arabe le cadastre [divan)' de la Syrie. Cette tâche fut terminée dans l'espace

Si notre auteur a rapporté ces paroles cipaux jurisconsultes du i" siècle de l'isla-

exactemenl, le mot J>-^[ doit être le inisnie, appartenait à la tribu de Coreïch.

pj-éléril de la quatrième forme du verbe Ilétaitnatif de Médine, vilieoù il mourut ,

Ji».. (Voyez cependant Maouercii, p. fiap.) l'an 91 de l'hégire (709-710 de J. C).

Voyez la 1" partie, p. i 5, note. Comme traditionniste, il jouissait d'une

Saîd Ibn el-Moseïyeb, un des prin- haute autorité.

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