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minerons cette matière sous le point de vue d'une simple institution conforme à la nature de la royauté.

Le divan tient une grande place dans l'organisation d'un gouver- nement royal, ou, pour mieux dire, il est une des trois colonnes sur lesquelles ce gouvernement s'appuie. En effet, un royaume ne saurait se maintenir sans armée, sans argent et sans moyens de cor- respondre avec ceux qui se trouvent au loin. Le souverain a donc besoin de personnes capables de l'aider dans la direction des affaires d'épée, de plume et d'argent. Le chef du divan prend, pour cette raison, une grande part à l'administration du royaume. Tel lut le cas dans l'empire des Oméiades espagnols et dans les Etals de leurs suc- cesseurs, les Molouk et-lawaïf. Sous les Almohades, le chef du divan devait appartenir à la race dominante. 11 dirigeait avec une autorité absolue la perception de l'impôt, il réunissait les recettes dans une caisse centrale, et les faisait inscrire dans un registre; il revoyait les états de ses chefs de service et de ses percepteurs, et les rendait exécutoires à des époques déterminées et pour des sommes dont le montant était spécifié. On le désignait par le titre de saheh elachghal. Quelquefois, dans les localités éloignées (de la capitale), les chefs de service étaient pris en dehors de la classe des Almohades, pourvu qu'ils fussent capables de bien remplir l'emploi.

Quand les Hafsides eurent établi leur domination en Ifrîkiya et que la grande émigration des musulmans espagnols ' eut jeté dans ce pays une foule de familles distinguées, il se trouva, parmi ces réfu- giés, plusieurs individus qui avaient rempli en Espagne les fonctions d'administrateur des finances. Tels furent les Béni Said, seigneurs d'El-Calâ (château fort), des environs de Grenade 2, et appelés ordinai-

Ferdinand III, roi de Castille, s'em- savanU les plu» illustres de l'Espagne pas- para de Séville l'an 646 de l'iiégire (i248 sèrenl dans le Maghreb el en Ifrîkiya. La deJ.C). Pendant cette campagne, il avait plupart d'entre eux se rendirent à Tunis enlevé aux musulmans un grand nombre pour se mettre sous la protection du gou- de forteresses et porté la dévastation dans verncment hafside. (Voy. Hist. des Berh. toute celte partie du pays. Au.«si les chefs I. Il, p. 822, 382.) des principales familles musulmanes el les ' Le célèbre géographe Ibn Saîd ap-

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