Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome II.djvu/357

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DIBN KHALDOUN.

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��mots : achetez à bas prix et vendez cher; voilà ce que c'est que le commerce. « Par ces paroles, il exprimait les mêmes idées que nous P. 298. venons d'énoncer. Dieu est le dispensateur, l'être doué d'une force inébran- lable. [Coran, sour. li, vers. 58.) .

Sur l'exportation des marchandises.

Un négociant qui a de la prévoyance ne porte jamais à l'étranger d'autres marchandises que celles dont les riches et les pauvres, le souverain et les hommes du peuple, ont également besoin. C'est là une condition essentielle pour en assurer le prompt débit. S'il se borne à porter dans ce pays des objets dont une partie seulement de la population a besoin , il aura de la peine à s'en défaire \ parce qu'un accident quelconque peut arriver, qui empêche les hommes de cette classe d'en faire l'achat. En ce cas, il ferait peu de ventes et ne re- cueillerait aucun profit. Quand même il y apporterait des marchan- dises dont tout le monde aurait besoin, il doit se borner à celles qui sont d'une qualité moyenne; car les objets de toute espèce dont le prix est élevé ne conviennent qu'à des gens riches et aux officiers du prince, c'est-à-dire à un petit nombre d'individus. Comme les mar- chandises d'une qualité moyenne conviennent également aux per- sonnes de toutes les classes, le négociant doit s'en tenir uniquement à cette partie. Il vendra beaucoup ou peu, selon le degré d'atten- tion qu'il mettra à l'observation de cette règle. Celui qui apporte des marchandises d'un pays éloigné , ou qui traverse avec elles des routes très-dangereuses, les placera avec avantage et en retirera de grands bénéfices. Il peut être assuré de s'en défaire facilement, parce qu'elles sont alors très-rares ou manquent tout à fait dans le pays, à cause de la dislance du lieu d'où il faut les tirer ou des grands périls auxquels on s'expose sur les roules par lesquelles il faut passer. Il n'y a donc qu'un petit nombre de négociants qui osent apporter de ces marchandises; aussi sont-elles très-rares dans cette contrée. Or, quand

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