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bitent les climats tempérés', tels que le second et les autres jusqu'au sixième, se construisent des habitations dans lesquelles ils observent plus ou moins un juste milieu; mais ceux qui demeurent dans le premier climat et dans le septième sont loin d'en faire de même. Cela tient à la position de leurs pays, qui s'écartent tout à fait de la zone tempérée, et à la faiblesse de leur intelligence, qui ne conçoit pas comment on doit faiie pour exercer les arts qui sont naturels à l'homme. Aussi n'ont-ils d'autres lieux de retraite que des grottes et des cavernes; ils prennent même leurs aliments sans leur faire subir ni apprêt ni cuisson.

Les habitants des climats tempérés, ceux qui construisent des mai- sons pour y trouver un abri, se multiplient beaucoup, et cela fait aug- menter le nombre de leurs maisons. Ils les bâtissent (ordinairement) dans une même plaine, sans se connaître les uns les autres. Craignant alors d'être attaqués chez eux par leurs voisins pendant la nuit, ils voient la nécessité de pourvoir à la sûreté générale en entourant toutes les habitations d'une seule ceinture de murs. Cette réunion de mai- sons forme une ville ou cité, dans laquelle des magistrats veillent au salut public et se servent d'une partie des habitants pour contenir le reste. Le besoin de se mettre à l'abri des attaques de l'ennemi porte quelques individus à construire des places fortes et des cita- delles sur les cimes des montagnes, alin de s'y mettre en sûreté et de s'y enfermer avec leurs subordonnés. Ce sont les rois qui font cela et les personnes de la même catégorie, telles que les émus et les chefs de tribus.]

Les genres d'édifices différent de ville à ville : dans chaque ville on suit les usages qui y sont propres; quand on construit des mai- sons on les adapte au caractère du climat, et chaque individu, le riche comme le pauvre, bâtit la sienne conformément à ses moyens. Tel est le cas dans toutes les villes. P. 319. Quelques personnes font élever des palais et de vastes construc-

' 11 faul remplacer y.tV-AJLtLi par jjJt\A*lti , leçon du inanuscrit A el de IV'di- lion de Boulac.

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