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374 PROLEGOMENES

11 y a encore d'autres branches d'architecture dans le genre de

celles-ci. Les hommes qui y travaillent sont plus ou moins habiles,

p. 322. selon que l'état de la ville est plus ou moins florissant. Quand la ville

grandit beaucoup, le nombre de ces artisans augmente dans la même

proportion.

Les magistrats ont quelquefois recours à l'avis des architectes quand il s'agit de bâtiments, parce que ceux-ci s'y entendent mieux que les autres hommes. Dans les grandes villes, la population est si nombreuse et si pressée ' que chacim tient, comme un avare, à l'em- placement (qu'occupe sa maison) et à la jouissance de l'air (dans toutes les parties de l'habitation), depuis le haut jusqu'en bas; il ne permet à qui que ce soit de tirer parti ^ de l'extérieur de sa maison, de peur que cela ne nuise à la sohdité des murailles. Il empêche ses voisins d'en profiter, à moins qu'ils n'aient le droit de le faire. On a des contestations au sujet du droit de passage, des ruelles, des cgouts et des conduits qui laissent écouler les eaux de ménage. Quelque- fois un propriétaire intente vm procès à un autre au sujet d'un mur (mitoyen), ou de la hauteur de ce mur ou des créneaux qui le couronnent; et cela, sous le prétexte qu'il est trop rapproché de sa propriété. Un tel ^ accuse son voisin d'avoir endommagé sa propre mu- raille, de sorte qu'elle menace de tomber, et il s'adresse à qui de droit pour le faire condamner à l'abattre, afin de prévenir les mal- heurs qu'elle pourrait causer. Une autre fois il s'agit de partager une maison ou un bâtiment entre deux copropriétaires, de sorte que m l'un ni l'autre ne puisse y faire des dégradations ou en négliger l'en- tretien. Dans tous les cas de cette nature, personne né s'y entend excepté les hommes versés dans les détails de l'art de bâtir. Ces ex- perts cherchent des indications dans l'examen des clefs de voûte, des sablières et des endroits où les solives entrent dans les murailles; ils regardent aux murs pour voir s'ils penchent ou s'ils sont d'aplomb ; ils établissent le partage des habitations, selon la disposition des

■ il faut lire iJiJ=J avec les manus- ' Pour (J , lisez (Jj.

crits C et D et l'édition de Boiilac. ' Variante : ^;^-«i*J-

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